Un solide trio de routiers intrépides
déclenche l'inspiration de notre "Président-Conteur"
après une halte revigorante et conviviale
chez Monique et Didier.
21 octobre 2012 ,
Cent pour cent d’humidité, mais quasiment pas de pluie. Juste les fils électriques occupés à un égouttage agaçant, ou parfois un chêne de talus,
laissant mollement pendre un gland du bout duquel lentement se détache une maigre goutte.
Trois intrépides au rendez-vous (et trois vttistes que nous abandonnâmes à leur destin) : Didier D., Philippe B., et votre serviteur.
Il faut dire que le ciel d’apocalypse avait de quoi décourager un canard. Il faut dire aussi que d’aucuns avaient eu vent de la débâcle qui avait vu la grotte de
Lourdes se remplir des flots tumultueux du gave engrossé par les déluges pyrénéens. Si donc la Vierge en personne pouvait se noyer dans l’indifférence de Dieu, alors le pauvre
« cyclopécheur » ne pouvant plus compter sur la bienveillance divine n’avait plus qu’à se terrer sous sa couette en attendant des jours meilleurs !
Nos trois conquistadores n’eurent pas à regretter leur audace. Car au-delà du sport, au-delà du guidon, chaque nouveau départ est porteur d’une petite histoire
d’amis. Ceux que le hasard avait réunis ce matin ont fait leur route. Ensemble ils ont estimé qu’il y avait de la beauté dans ce paysage estompé, presque effacé par la nuée basse. Ensemble ils
ont remarqué les chapeaux blancs des « Rosés des prés », sortis pendant la nuit d’entre les bouses, ou bien les coulemelles au bord des fossés.
Ensemble ils ont fait halte chez Didier. La maison qu’il habite avec Monique, sur les pentes bucoliques au dessus de Boumourt, était autrement plus hospitalière que
la grotte de Lourdes. Et sans l’aide du très-haut.
On a bavardé, le temps d’assécher une bouteille de Jurançon et de picorer dans les gâteaux aux délicats parfums, confectionnés la veille par Monique.
Et il fut dit que la tradition se perpétuerait, que cette maison serait encore à l’avenir l’un de ces lieux où il fait bon se poser un instant…
Y.C.