Aussurucq
Il n’a pas été facile
d’accomplir le circuit d’aujourd’hui sans poser pied à terre dans les pentes horribles.
Partis d’Aussurucq nous nous sommes élevés sous les ombrages de la forêt des Arbailles.
La montée est longue jusqu’à la « Fontaine d’Ahusquy ». Elle s’achève par un large plateau que traversent de lents et sonores troupeaux de fringantes brebis Manechs en partance pour les
pelouses d’altitude.
En direction de Behorlegi la crête est somptueuse. Le panorama semble sans limite. Sur cette route qui domine la Terre, sans un mot nous nous laissions ravir par le vide immense peuplé de pentes
verdoyantes, parsemées de villages étincelants. La descente sur Behorlegi est éprouvante, fourmillement dans la main cramponnant la poignée de frein, nuque pétrifiée, franchissement de bouses
bruissant de taons excités, gravillons, trous.
A Mendive on a pris à droite, loupé puis retrouvé la route d’Hosta, remontant vers le nord, avec l’aide d’un villageois avenant qui nous a promis du pourcentage. Il y en eut. Il fallait que le
couple humain-vélo extirpât ses tripes, pour espérer atteindre les hauts, qui se succédaient nombreux, avant que l’on aperçût le sommet. C’était le col des Palombières, que l’on peut aussi nommer
« col des pièges à palombes » quand on y est passé. Redescendus sur la petite place d’Hosta, son fronton fait de dalles de grès rouge triasique, où un autre villageois avenant nous
indiqua notre chemin, nous avons rallié Bunus, puis Saint-Just Ibarre, et là, bifurqué à la racine d’Osquich pour filer le long de la toute jeune Midouze, et soudain tourner à gauche, quittant le
fond du vallon.
Le Naphal est un petit col d’autant plus terrible qu’il succède, dans la mémoire des jambes, à deux précédentes et difficiles ascensions. Il fait très chaud. Le sel coule dans les yeux. Le
revêtement de la route, parfois lépreux, rend le roulement trépidant.
Chacun à sa façon, l’espace d’un instant, a pu se dire qu’on aurait mieux fait de se dispenser d’une partie de l’effort, en empruntant un itinéraire plus débonnaire. Or chacun a atteint le
sommet, avec dans les jambes le poids du hissage.
De retour à Aussurucq nous avons déployé la nappe à l’ombre d’un mûrier, face au château massif. Avec à côté l’église et son clocher de pierre à trois pointes. Celle du milieu un peu plus
grande.
Un décapsuleur a sonné l’heure de la mousse et la nappe s’est couverte de saucisson, salade, pâté, jambon, j’en oublie des tonnes, pain, un verre de Graves, et du fromage, et puis des gâteaux,
une légère somnolence, des bavardages, et le bien être de l’apaisement.
Yves Coupel.
10 Mai 2015:Un beau dimanche à la montagne...
Posted by Cyclo Club Poey Lescar on lundi 11 mai 2015
Et un trio de vaillantes Poyennes au Top ( 1035 ml )