Eugénie-les-bains le 14 juillet
Cette petite ville que l’on atteint au terme d’un parcours somptueux par Arzacq,
Pimbo et Geaune, est un joyau de la Chalosse, serti dans ses collines incendiées
de verdure. Les regards y convergent par plusieurs routes descendues des
hauteurs environnantes. C’est une oasis. Les maisons et leurs jardins sont des
éléments du joyau, comme l’est le frisson qui monte des arènes les jours de courses.
D’un village paisible à l’autre, au fil des crêtes d’où l’on contemple les vallonnements tapissés de maïs, de tournesols, de blés, de vignes de Tursan, la randonnée cyclotouriste du 14 juillet
emmène les petits pelotons bariolés dans de belles descentes, immédiatement suivies de montées rongeuses de jarrets.
Nous roulâmes quelques temps de conserve avec un « gruppetto » Serrois débonnaire, prenant le temps de vivre, nous accordant, papotant, évoquant la Seigneurie d’Arboucave, ou découvrant
que quelque cousinage créait entre certains de Serres-Castet et certains de Poey-de-Lescar un lointain lien familial.
Au ravitaillement, après moult bosses, peu avant Samadet, nous pavanant dans notre tenue rose, ce « rose » qui parfois fait craindre à certains des nôtres de susciter la goguenardise
des passants à la vue de cette tendre teinte, nous blaguons avec les valeureux bénévoles qui nous offrent les quartiers d’oranges et la menthe à l’eau.
« Trois côtes et vous y êtes », disent-ils.
Vous n’avez pas vu passer deux « rose » avant nous ?
Ils disent : « Il y a une demi-heure ! »
En effet, deux de nos intrépides rouleurs épris de liberté s’étaient échappés
dès le début. Quand on les a revus, notre Charly, jovial, flanqué de Jean L. son compagnon de cavale, avait dans les
bras la coupe attribuée au CCPL, représenté selon une très paritaire harmonie par cinq femmes, Aline, Marie-Claude, Claudette, Sylvie et Anne, et cinq hommes, Jacques, Georges, Yves, ainsi que
les deux malfrats précédemment évoqués.
Le 14 juillet à Eugénie-les-bains, c’est fête toute la journée. Vélo, marche, cheval, jusqu’au bouquet final du soir. Pas de doute, nous fûmes bien reçus, et le repas, 520 couverts !, qui
nous fut servi par des bénévoles qui ne comptaient pas leurs pas, fut un moment joyeux, avec la complicité de la banda « Los Divinos », qui comportait autant de belles filles que de
vigoureux garçons, maniant avec force et talent le trombone, le tuba, la flûte, le saxo, la trompette, j’en passe… il y avait du magret, de palmipède élevé dans les steppes environnantes, du
robuste. Charly avait gravi toutes les côtes. Or il y avait encore le steak de canard à découper. Mais quand Charly a épuisé les jambes, il a encore de l’énergie dans les dents. Il y avait des
pommes frites à souhait, et l’accueil du président et de ses compagnons était à souhait aussi.
Alors il se pourrait que le déplacement à Eugénie s’inscrive encore à l’avenir parmi ceux qui nous conduisent à
rencontrer les amis d’ailleurs.
Y.C.